Londres, samedi 13 octobre 1849 | Charles de Flahaut à sa femme | à Paris avec Morny

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Contenu de la correspondance

Je voudrais vous parler avant de partir pour Paris. Plutôt que d'y aller seul, je préfère y aller avec Auguste...
Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 / p.97)

toute la correspondance échangée entre Charles de Flahaut et sa femme Margaret Mercer Elphinstone

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"Hier, journée pour ainsi dire de crise et d'alarme. Je ne m'en suis pas ému, car je ne doute pas que, quelque désagréable que puisse être le changement pour les chefs de la majorité (les Burgraves), la nécessité s'impose pour eux et leurs troupes de rester unis avec le Président, à tel point que toute scission est impossible.""Le Président paraît résolu à tout (Il paraît qu'il est résolu à tout - qu'il s'agisse des actes ou des hommes -) pour rétablir l'ordre. Auguste l'a vu hier au moment du changement de ministère : il était aussi calme que si rien ne se passait. (Le mercredi 31 octobre, le Président, par un bref message à l'Assemblée Législative, destitua tout le ministère Odilon Barrot qu'il remplaça par un cabinet sous la présidence nominale du général d'Hautpoul. Cet événement marqait pour l'Assemblée un abandon définitif du pouvoir) J'étais convaincu après l'avoir vu (le 29 novembre), qu'il était décidé à sortir de sa position actuelle ! Il paraît que, malgré son air calme et doux, rien n'a d'effet sur lui, une fois sa détermination prise.Je dîne chez lui lundi et j'ai l'intention de partir mardi... J'ai commandé votre robe grise avec l'approbation d'Auguste et Cie. J'espère qu'elle aura la vôtre."
" Il est évident que sa décision était prise lorsque je l'ai vu… Il semble que, malgré son calme et sa douceur, aucun raisonnement n'ait prise sur lui une fois sa décision arrêtée…"

Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.71)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.304)
Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.101-102)

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"Hier, journée pour ainsi dire de crise et d'alarme. Je ne m'en suis pas ému, car je ne doute pas que, quelque désagréable que puisse être le changement pour les chefs de la majorité (les Burgraves), la nécessité s'impose pour eux et leurs troupes de rester unis avec le Président, à tel point que toute scission est impossible.""Le Président paraît résolu à tout (Il paraît qu'il est résolu à tout - qu'il s'agisse des actes ou des hommes -) pour rétablir l'ordre. Auguste l'a vu hier au moment du changement de ministère : il était aussi calme que si rien ne se passait. (Le mercredi 31 octobre, le Président, par un bref message à l'Assemblée Législative, destitua tout le ministère Odilon Barrot qu'il remplaça par un cabinet sous la présidence nominale du général d'Hautpoul. Cet événement marqait pour l'Assemblée un abandon définitif du pouvoir) J'étais convaincu après l'avoir vu (le 29 novembre), qu'il était décidé à sortir de sa position actuelle ! Il paraît que, malgré son air calme et doux, rien n'a d'effet sur lui, une fois sa détermination prise.Je dîne chez lui lundi et j'ai l'intention de partir mardi... J'ai commandé votre robe grise avec l'approbation d'Auguste et Cie. J'espère qu'elle aura la vôtre."
" Il est évident que sa décision était prise lorsque je l'ai vu… Il semble que, malgré son calme et sa douceur, aucun raisonnement n'ait prise sur lui une fois sa décision arrêtée…"

Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.71)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.304)
Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.101-102)

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"Je n'ai rien à vous dire d'ici que vous ne sachiez, ou que vous ne deviniez. Tout le monde a des velléités, et personne n'a de volonté. Tout le monde arrive au bord du fossé et personne ne saute ! Cela traînera encore ainsi longtemps - probablement jusqu'à l'approche des élections générales. Leur danger serait-il assez clair et assez puissant pour donner à tous, un peu de courage prévoyant ? - Je ne sais pas. En attendant, je crois que nous passerons l'hiver tranquillement.Tout à vous, mon cher comte.GUIZOT"
* Le coup du 2 décembre (Henri Guillemin / Gallimard / p.200)* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.103)
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J'écrivais hier à Georgina que ma visite au P[rince] avait été différée à cause d'une mauvaise douleur qui le prend souvent, paraît-il. Je dois le voir ce matin et je voudrais que la visite fût déjà terminée.
Hier j'ai fait de nombreuses visites sans trouver personne. Chez Molé, la concierge, une espèce de bonne femme coiffée d'un bonnet rond, me dit qu'il était sorti. Je pense toutefois qu'elle a eu un remords de conscience (c'est vraiment extraordinaire étant donnée la personnalité du maître de maison), car elle me demanda si j'étais un Représentant : parce que : - me dit-elle, - il est chez lui, mais j'ai reçu l'ordre de n'introduire que quelques Représentants. - Je laissai ma carte et m'en fus.
J'ai dîné chez ... (Flahault n'a pas indiqué le nom de son hôte. C'était évidemment Mme Le Hon, "la voisine".) en compagnie des gens les plus invraisemblables que vous puissiez imaginer : deux dames, Mme Leroux, belle-mère du fils de Bauffremont, et Mme Conrad Lagrange, sorte de muse tragique grecque, vêtue comme une tireuse de cartes ; Luttrel, Bauffremont, Richelieu, Bellocq et un secrétaire de la légation de Toscane à qui elle donna son bras pour aller dîner : du dernier ridicule. La première parole qu'elle m'adressa était pour me prier de ne pas parler de la présence d' A.W. (Il s'agit du comte Alexandre Walewski, intime des Flahault. On ne voit d'ailleurs pas pourquoi la présence de Walewski à Paris devait rester aussi secrète), qui y dînait. Puisque c'est un secret (ce que j'ignorais), prière aux enfants de n'en point souffler mot. Je ne peux pas résister au désir de vous faire part de ce secret. Je ne m'explique pas, d'ailleurs, pourquoi il est passé chez moi, alors que jamais il ne m'avait fait cet honneur à Londres ! Holland part pour Londres changer d'air. Après dîner, Auguste est venu me prendre et nous sommes allés chez Thiers. Pour quelqu'un qui ne l'a pas vu depuis un certain temps, celui-ci -nonobstant son esprit - paraît de plus en plus mal élevé et dépourvu de tact. Je ne sais si le régime républicain accroît ses défauts ; en tout cas son langage et ses expressions vulgaires sont insupportables... Roger était chez Thiers : il s'est informé de vous avec insistance.
J'ai été hier partout dans la maison : je l'ai trouvée très propre et agréable. Les dorures font un effet étonnant. Il ne reste plus qu'à peindre le salon d'angle, - à la détrempe peut-être.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 / p.98 à 100)* Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.70)

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J'écrivais hier à Georgina que ma visite au P[rince] avait été différée à cause d'une mauvaise douleur qui le prend souvent, paraît-il. Je dois le voir ce matin et je voudrais que la visite fût déjà terminée.
Hier j'ai fait de nombreuses visites sans trouver personne. Chez Molé, la concierge, une espèce de bonne femme coiffée d'un bonnet rond, me dit qu'il était sorti. Je pense toutefois qu'elle a eu un remords de conscience (c'est vraiment extraordinaire étant donnée la personnalité du maître de maison), car elle me demanda si j'étais un Représentant : parce que : - me dit-elle, - il est chez lui, mais j'ai reçu l'ordre de n'introduire que quelques Représentants. - Je laissai ma carte et m'en fus.
J'ai dîné chez ... (Flahault n'a pas indiqué le nom de son hôte. C'était évidemment Mme Le Hon, "la voisine".) en compagnie des gens les plus invraisemblables que vous puissiez imaginer : deux dames, Mme Leroux, belle-mère du fils de Bauffremont, et Mme Conrad Lagrange, sorte de muse tragique grecque, vêtue comme une tireuse de cartes ; Luttrel, Bauffremont, Richelieu, Bellocq et un secrétaire de la légation de Toscane à qui elle donna son bras pour aller dîner : du dernier ridicule. La première parole qu'elle m'adressa était pour me prier de ne pas parler de la présence d' A.W. (Il s'agit du comte Alexandre Walewski, intime des Flahault. On ne voit d'ailleurs pas pourquoi la présence de Walewski à Paris devait rester aussi secrète), qui y dînait. Puisque c'est un secret (ce que j'ignorais), prière aux enfants de n'en point souffler mot. Je ne peux pas résister au désir de vous faire part de ce secret. Je ne m'explique pas, d'ailleurs, pourquoi il est passé chez moi, alors que jamais il ne m'avait fait cet honneur à Londres ! Holland part pour Londres changer d'air. Après dîner, Auguste est venu me prendre et nous sommes allés chez Thiers. Pour quelqu'un qui ne l'a pas vu depuis un certain temps, celui-ci -nonobstant son esprit - paraît de plus en plus mal élevé et dépourvu de tact. Je ne sais si le régime républicain accroît ses défauts ; en tout cas son langage et ses expressions vulgaires sont insupportables... Roger était chez Thiers : il s'est informé de vous avec insistance.
J'ai été hier partout dans la maison : je l'ai trouvée très propre et agréable. Les dorures font un effet étonnant. Il ne reste plus qu'à peindre le salon d'angle, - à la détrempe peut-être.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 / p.98 à 100)* Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.70)

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Je viens de recevoir votre lettre d'hier. Merci de m'avoir si rapidement témoigné votre souvenir...... Je dîne aujourd'hui avec ma voisine (Mme Le Hon) mais je dois auparavant faire une visite au P. (Le Prince-Président)J'ignore si son étoile décline mais soyez persuadé que le candidat de Lady T. (Il s'agit certainement de Lady Tankerville. Son candidat était le prince de Joinville, dont on parlait comme successeur éventuel de Louis-Napoléon lorsque la durée du mandat présidentiel viendrait à expiration en 1852) n'a aucune chance...
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Je viens de recevoir votre lettre d'hier. Merci de m'avoir si rapidement témoigné votre souvenir...... Je dîne aujourd'hui avec ma voisine (Mme Le Hon) mais je dois auparavant faire une visite au P. (Le Prince-Président)J'ignore si son étoile décline mais soyez persuadé que le candidat de Lady T. (Il s'agit certainement de Lady Tankerville. Son candidat était le prince de Joinville, dont on parlait comme successeur éventuel de Louis-Napoléon lorsque la durée du mandat présidentiel viendrait à expiration en 1852) n'a aucune chance...
Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 / p.98)

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