14 juillet 1791 | Gouverneur Morris | nature cruelle de M Le Roi

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"Un exemple entre autres de cette cruauté, est qu'il avait l'habitude d'embrocher et de faire rôtir des chats vivants. En voiture, avec Mme de Flahaut, je lui dis que je ne pouvais croire de telles choses. Elle me répond, qu'étant jeune il se rendait coupable de tels faits ; qu'il est brutal et sale, ce qu'elle attribue principalement à une mauvaise éducation. Sa brutalité le conduisit une fois lorsqu'il était dauphin, jusqu'à battre sa femme. Pour cela il fut exilé pendant quatre jours par son grand-père Louis XV. Jusqu'à ces derniers temps, il avait l'habitude de toujours cracher dans ses mains comme commode."
 
* Madame de Souza et sa famille (Baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p. 125)

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Qui me conseillerez-vous d'épouser au cas où je deviendrais veuve ?
Mais j'ai entendu dire qu'il était question d'autoriser le mariage du clergé !
Oh ! je n'épouserai jamais M d'Autun car pour aller à l'autel avec lui, il faudrait d'abord mentionner ma liaison avec un autre.

 
* Talleyrand (Orieux / Flammarion / p.130-131)* Madame de Souza et sa famille (Baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p. 137-138)

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"Cela n'engage à rien et cela peut être utile. Il ne manquera point de manifester sa surprise en vous voyant entourée d'une telle compagnie. Alors vous pourrez lui dire sans affectation que c'est pour complaire à mon patriotisme, attendu que je suis tout à fait dégoûté des monarchistes qui, après tout, sont fort sottes gens. Exigez de lui sa parole d'honneur de ne rien divulguer de sa conversation avec vous. S'il la garde, il n'y aura rien de fait. Si, au contraire, il lui échappe, comme je le suppose, quelque indiscrétion, cela pourra me servir, sans nuire à personne, et surtout à vous, ma belle amie, que, pour tout au monde, je ne voudrais pas compromettre."
 
* Talleyrand ou le cynisme (Castelot / Perrin p.85)

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"D'après ce que je vois tous les jours, je suis de plus en plus convaincu de la vérité contenue dans les dernières paroles de Mirabeau. La monarchie est certainement descendue avec lui dans la tombe. Il faut maintenant que je songe à ne pas me faire enterrer avec elle. Depuis quelques jours, j'ai reçu plusieurs confidences des républicains ; mais comme je soupçonnais qu'ils voulaient seulement sonder le terrain, je n'eus pas l'air d'y faire attention. Toutefois, je ne négligerai pas de leur rendre quelques services, afin de les voir revenir et de les engager plus ouvertement."
 
* Talleyrand ou le cynisme (Castelot / Perrin p.84-85)

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"Tout a été définitivement réglé au château, malgré l'absurde décret. Si nous ne pouvons accepter de plans ostensibles, aucune loi n'empêche le roi de nous employer comme conseillers privés. Toutefois, à l'avenir, le gouvernement reposera totalement entre nos mains. Le général La Fayette doit avoir le ministère de la Guerre ; le Dauphinois (Barnave), celui de la Justice et de l'Intérieur ; l'Aîné (Charles de Lameth), la Marine ; le Cadet (Alexandre de Lameth) les Finances ; le ministère des Affaires étrangères doit être pour moi. C'est à dire, ma chère amie, que rien ne sera fait dans ces ministères respectifs sans notre assentiment. Il nous faut maintenant hâter d'achever notre œuvre constitutionnelle, qui seule peut rendre notre pauvre prisonnier à la liberté."
* Talleyrand ou le cynisme (Castelot / Perrin / p.84)

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"Ils m'ont communiqué leurs plans, qui me paraissent bien combinés, formidables et patriotiques, écrit-il à Mme de Flahaut. Je leur ai promis en retour de les servir, car je suis fermement convaincu que les choses ne peuvent durer comme elles sont. Nous ne pouvons ni rappeler les implacables émigrés ni proclamer la République. Dans la dernières de ces hypothèses, je serais un des premiers désignés à leur vengeance. Lié comme je le suis maintenant, j'ai tout à espérer et rien à craindre des républicains, qui, d'ailleurs, ont besoin de moi sous plus d'un rapport."
* Talleyrand ou le cynisme (Castelot / Perrin / p 85)