4 mai 1849 | Charles de Flahaut à Morny | Haine Bonaparte / Beauharnais

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Contenu de la correspondance

" Ce que racontent les journaux à propos d'une scène entre le prince Louis et son cousin est-il vrai ? Quel coquin que ce dernier ! Grand Dieu, l'expérience ne leur a-t-elle donc rien appris, et cette malheureuse famille commettra-t-elle toujours les mêmes fautes ? L'Empereur a tant souffert pour eux ! Rien ne peut être plus certain que la fausseté des misérables propos de Jérôme-Napoléon. J'étais en ce moment-là en Prusse, mais j'ai entendu dire que le roi et la reine (Louis et Hortense) avaient été réunis par le malheur qu'ils avaient eu de perdre leur fils aîné. Dans tout ceci, la haine des Bonaparte contre les Beauharnais ressort une fois de plus, comme dans le passé."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.301)
" Ce que les journaux rapportent d'une scène entre le P[rince] L[ouis] et son cousin est-il exact ? Quel misérable coquin serait ce dernier ! Faut-il, mon Dieu, que l'expérience ne serve à rien, et que les mêmes fautes soient faites par cette déplorable famille ? Quels chagrins n'a-t-elle pas causés à l'Empereur ? (Napoléon 1er) Je crois que rien n'est plus prouvé que la fausseté des paroles grossières prononcées par Napoléon (Plon-Plon). Nous étions alors en Prusse, mais j'ai ouï dire que c'est par suite du malheur qui les avait frappés (la perte de leur premier enfant) qu'un rapprochement s'est opéré entre le Roi et la Reine. Dans tous ceci, c'est la haine des Bonaparte contre les Beauharnais qui se montre aujourd'hui comme autrefois. Tout le monde est indigné ici contre Napoléon.Adieu. Ecrivez-moi quelques mots. Que le Prince L[ouis] prenne bien garde aux nominations diplomatiques, même dans les grades inférieurs, près des cours où résident des prétendants rivaux. C'est, croyez-moi, très important.Je ne connais rien de plus infâme que de se rattacher à un gouvernement pour le trahir, mais cela n'empêche pas que cela ne se fasse.
Dans toute ma jeunesse j'ai entendu dire que l'Empereur était fils de M de Marbeuf.
Adieu, mon cher ami. Je vous embrasse de tout mon coeur. La discussion de Lundi durera deux jours, mais on croit de plus en plus que le Ministère l'emportera."
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.84-85)