" Cette horrible maladie, écrit-elle le 25 août 1832, me laisse entourée de morts et de mourants. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés, et, sans même avoir le choléra, il règne à Paris des douleurs d'estomac qui causent un grand abattement. J'en éprouve la langueur, la tristesse. Auguste aussi. En outre j'ai chez moi une femme de chambre qui se meurt de la poitrine. Heureusement que ce n'est pas ma vieille Polly, mais enfin c'est du noir tout autour de moi. Mme de Vaux que je voyais beaucoup est morte en huit heures de ce choléra. Il faut dire cependant qu'il n'est mort personne que pour avoir négligé les premiers symptômes.
Je veux faire de Louis XII un roman dialogué en trois parties... mais il faut pour tailler ma plume que j'ai fini de ces langueurs d'estomac. Du reste, cherchez et trouvez-moi des anecdotes qui mettent en action tout cela. Ah ! que je voudrais causer avec vous ! Pensons donc que le choléra est un terrible bouquet de nos quarante années de révolutions. Que je hais les révolutions! Et que je vous aime, mon vrai ami ! "
* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.357-358)