20 juin 1825 | Mme de Souza à M Le Roi | vieillesse solitaire

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Contenu de la correspondance

" Mes regrets dureront autant que ma vie. Mon mari avait veillé sur moi avec une affection si tendre, si éclairée, que je le regardais comme ma Providence sur la terre. Il a assuré mon avenir d'une manière honorable pour son nom et confortable pour mon repos ; mais je me réserve de vous rendre compte de tout ce que sa bonté, sa prévoyance ont fait pour moi dans quelques jours, car j'ai été si saisie en le voyant m'échapper pour toujours qu'il m'en est resté un tremblement dans la main dont je le soutenais, et il m'est bien difficile d'écrire. Oh ! Madame, je n'a' jamais senti d'une manière aussi cruelle combien ce mot jamais est déchirant, et aujourd'hui où je ne cesse de penser à lui, il semble qu'une voix secrète me répète toujours : Jamais ! jamais ! tu ne le reverras ! "

Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.337)