" Auguste en est à sa troisième leçon de vers latins. Je vous les envoie. (Ce distique est élégamment tourné et prouve une connaissance du latin assez remarquable pour un enfant de douze ans. L'écriture est déjà bien formé et la signature du futur homme d'Etat " Auguste Demorny ", se termine par une énergique et superbe paraphe.) Il les a faits devant moi sans dictionnaire, car vous savez que, pendant les vacances, il reste chez moi, mais il va tous les jours chercher des devoirs à la pension, et il revient ensuite travailler sur ma table ronde. Je vois avec plaisir qu'il se donne de la peine et, lorsqu'il a réussi, il a une joie, une effervescence qui sont de bonne augure pour ses succès à venir.
" Il court une brochure de M. de Chateaubriand sur la censure qui est, à mon avis, ce qu'il a écrit de mieux parce que, comme il l'a faite très vite et ab irato, il n'a pas eu le temps de la contourner et de s'évertuer à changer l'expression naturelle, pour des figures où, comme dit le baron de Crac, on reste en équilibre sur les décombres de l'Univers... Adieu, bon Petit Père, je vous aime de la plus véritable amitié et comme toutes vos aimables qualités de coeur et d'esprit le méritent. G(allois) se porte très bien. Il me dit mille choses toutes charmantes et, hier, il m'assurait que depuis quarante-cinq ans qu'il vous connaît, vous n'aviez pas gagné un jour et que vous étiez alors comme aujourd'hui le plus aimable de tous... "
Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.52)
Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.22)
Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.334)