26 décembre 1811 | Mme de Souza à Mme d’Albany | portrait

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" Que je vous remercie, ma chère amie, des belles étrennes que vous me promettez ! Votre portrait ne me quittera jamais. Il sera dans ma chambre avec celui de mon fils. Je vous remercie aussi, monsieur Fabre, et je m'en rapporte bien à votre attachement, à votre connaissance de cette âme divine pour me la donner telle que je l'aime depuis tant d'années. Votre talent suffit pour faire un bel ouvrage que tous les amateurs se disputeraient; mais votre attachement y ajoutera tout ce qui doit contenter l'amitié.
" ... Je suis toute entière dans les lettres de Mme du Deffand. (Il s'agit de la Correspondance inédite, publiée à Paris en 1809) Quelle méchante personne ! Chacun y trouve son paquet. Ma pauvre Mme d'Angiviller y est bien maltraitée. Les beaux fruits dont elle l'accablait auraient dû l'adoucir.
" Une seule fois elle dit qu'elle est bonne et, dans vingt endroits, elle la couvre de ridicule Voilà ce qui s'appelle de la méchanceté ; c'est lorsque le mauvais oeil est plus preste que le bon ; lorsque, par une pente naturelle, on ne voit jamais que les défauts et qu'aucun principe ne vous fait garder le silence sur ces belles découvertes. Pour me refaire je lis Nicole : Sur les moyens de conserver la paix avec les hommes, et j'espère que, d'un côté la tristesse que me laisse cette disposition de Mme du Deffand (tout en adrnirant ses lettres) et, de l'autre, cette pensée que l'indulgence, la bienveillance sont un meilleur esprit de conduite, ces deux antidotes ou antipodes de Mme du Deffand et de Nicole me rendront, j'espère, plus aveugle que jamais sur les fautes des autres. Eh ! mon Dieu, qui n'a ou n'a eu les siennes ? et qui ne croit avoir eu sa bonne raison pour tout ce qu'il a fait ?
" Ma bonne, bien bonne amie, revenez-moi, car il n'y a que vous de parfaitement bonne... La casa vous présente ses hommages. Le jour de l'an, nous dînerons ensemble, et la première santé bue sera la vôtre... "
Et cette lettre se termine par deux post-scriptum qui évoquent l'image d'une réunion familiale, touchante dans sa douce gaieté, autour de la " table verte ", sur laquelle Mme Souza avait accoutumé d'écrire.
Mme de Souza passe la plume à son mari pour lui permettre de faire agréer ses voeux de bonne année à Mme d'Albany
" J'ai l'honneur, écrit celui-ci, de présenter mon respect, mon hommage et mes vœux, aux pieds de Madame la comtesse, désirant ardemment son prompt retour dans le pays et à la casa. - Le Papa. "
Et avec sa verve frondeuse Charles de Flahaut - Néné - comme l'appelle sa mère, plaisante le talent de Mme de Souza en ajoutant :
" L'ordre est interverti, Madame la comtesse, car moi l'enfant, je devrais être entre le Père et le Saint-Esprit. Mais, enfin, quel que soit le rang que nous prenions, nous nous réunissons toujours pour souhaiter à la meilleure des amies tout le bonheur qu'elle mérite. J'ai commencé par vous, Madame la comtesse, mes lettres de respect et d'attachement et, avec ces sentiments, vous me permettrez de la signer. - NÉNÉ. "

* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.273-275)* lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)

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La semaine suivante, il informe Mme de Souza de son intention d' "effectuer vers le 15 août un petit voyage".
 
* Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.38)

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"Mme de Boucheporn, je vais faire un petit voyage pour voir mon frère. Je serai à Paris du 10 au 15 octobre. Ne m'écrivez plus à partir du 20 de ce mois car je serai toujours en course."
 

La reine Hortense (Duc de Castries / Tallandier / p.164)
Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.39)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.92)
Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.261-262)
Connaissez-vous la reine Hortense ? (Jules Bertaut / Bloud & Gay / p.89)
Le duc de Morny (Marcel Boulenger / Hachette / p.13)

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"Votre penchant (Hortense) vient d'être bien malade. Mais j'espère que cela sera un mal pour un bien, il paraît que l'humeur s'est déplacé(e) de la poitrine pour se jetter (sic) dans un lumbago, qui lui a fait jeter les hauts cris ; mais on ne meurt pas d'un lumbago et, depuis qu'il la tient, elle ne tousse plus. Cependant, elle est toujours d'une maigreur affreuse. Dieu veuille la conserver, car c'est un ange."
" Bertrand voit arriver l'hiver avec peine, G(allois) est juste comme vous l'avez laissé... M. de S(ouza) dans la plus profonde mélancolie, Charles riant de tout et le seul qui le fasse rire. Voilà ma vie. "
 

Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.42)
Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.15)
Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.262 et 264)
Le Duc de Morny (Robert Christophe / Hachette / p.26)
Dans l'entourage de l'Empereur (Emile Dard / Hachette / p.38)
Secrets et malheurs de la reine Hortense (Pierre de Lacretelle / Hachette / p.120)
Connaissez-vous la reine Hortense ? (Jules Bertaut / Bloud & Gay / p.91)
Son élégance le duc de Morny (Augustin-Thierry / Amiot-Dumont / p.42)
La reine Hortense (Françoise de Bernardy / Perrin / p.212)
lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)

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De Mayence, il charge sa mère de baisers pour Henri [Morny] et il ajoute : " Beaucoup de tendres messages à ma cousine. Je sens que si jamais la malchance me guette, son affection l'écartera de moi. Embrasse-la pour moi et dis-lui que je ne cesse de penser à elle. "

La reine Hortense (Françoise de Bernardy / Perrin / p.216)

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" Nous y étions allées une douzaine de femmes de l'opposition et nous étions forcées de convenir que le coup d'œil était magnifique. C'est la seule fois que j'aie vu une fête où les hommes fussent en habits à la française. Les uniformes étaient proscrits, nos vieux militaires avaient l'air emprunté, mais les jeunes, et surtout M de Flahaut, rivalisaient de bonne grâce avec Archambault de Périgord…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.89)

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Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
29 novembre 1811, Paris
Mon cher Eugène, j'ai été voir l'Empereur qui a été bien bon pour moi ainsi que l'Impératrice. Quoique je sois mieux, je n'y vais pas encore souvent parce que je veux me soigner. J'ai parlé de maison à l'Empereur ; il m'a dit que pour toi tu n'en avais guère besoin ici, que tu serais très bien logé au Louvre quand tu viendrais avec ta femme et tes enfants. Il m'a parlé de la Hollande, qu'on m'y rendait justice. Pour l'Impératrice Joséphine, il s'est un peu plaint de ses dettes, mais sans aigreur. L'Impératrice Marie-Louise a été vraiment charmante pour moi ; elle m'a répété souvent combien elle m'avait plaint d'être si tristement logée, que, si elle était restée plus longtemps à Amsterdam, elle serait tombée malade.
https://www.biographie.charles-de-flahaut.fr/correspondance-dhortense-de-beauharnais/
Enfin, j'ai été fort contente de tout le monde. Voici à présent une demande que je veux te faire. Napoléon doit bientôt passer aux hommes ; je désire lui donner un valet de chambre qui soit sage, exactement comme une bonne et qui, s'il était malade, m'en avertisse tout de suite, enfin tout a fait un homme de confiance. C'est bien difficile à trouver. Je sais que Belanger est un homme qui me conviendrait bien pour cela ; mais voudrait-il te quitter ? Et voudrais-tu t'en défaire ? C'est ce que je te demande, car je ne voudrais pas te priver d'une personne qui te serait nécessaire et ce n'est que parce qu'il est en second que je t'en parle. Réponds-moi donc sans façon là-dessus.
Adieu, je t'embrasse et je viens de m'apercevoir que je t'écris sur une demi-feuille, mais je ne recommencerai pas ma lettre, car, avec toi, je ne me gêne pas et d'ailleurs j'ai bien mal aux yeux.
Mille choses à ma soeur, j'embrasse tes enfanrs.
Hortense
P.S. Je vais envoyer des petits spencers à tes petites filles.

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