1808 | Caroline Murat à Hortense | jalousie

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Contenu de la correspondance

" Hortense, je dois t'avouer la peine que j'éprouve de quitter la France malgré la couronne qui assure le sort de mes enfants, mais tu ignores le sentiment qui me lie à M. de Flahaut. Que de fois j'ai craint qu'il n'en éprouvât un trop tendre pour toi ! Tu es la seule femme au monde que j'eusse redoutée. Il paraissait te distinguer, mais j'ai été promptement rassurée. Quoique jeune, quoique léger, il ne pourra jamais aimer que moi. On ne ressent pas deux fois un attachement comme celui que je lui ai inspiré et, sans mes devoirs et mon amour pour Murat, je ne sais si j'aurais eu la force de lui résister. J'appréhende la douleur que lui causera mon départ. Il cherchera peut-être à se consoler près de toi, mais promets-moi de ne pas l'écouter. Il doit me rester fidèle puisque son amour était si vif. Je ne pourrais penser sans chagrin qu'une autre pût lui plaire. "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.69)* Hortense, reine de l'Empire (Constance Wright / Arthaud / p.130)* Hortense de Beauharnais (Françoise de Bernardy / Perrin / p.188)