lettre de Madame de Souza à la comtesse d’Albany | Paris, le 16 février 1811

La Comtesse d’Albany
Lettres inédites de Madame de Souza (et d’autres…)
(Le Portefeuille de la comtesse d’Albany : 1806-1824, par Léon-G. Pélissier)


 Les annotations (en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier ; “Néné” est le surnom que Mme de Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils ; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits en rouge ; l’orthographe ancienne est respectée.

 lettre de Madame de Souza à la comtesse d’Albany
Paris, le 16 février 1811

 

[Il y a bien longtemps que je ne vous ai écrit, ma bonne et chère amie, parce que je suis toute à travers la correction de mes épreuves (Les épreuves d’Eugénie et Mathilde), que j’en meure de fatigue et d’ennui.

Mais je compte si bien sur votre amitié que je vous écris aujourd’huy seulement pour vous dire que je souffrotte (sic) un peu, mais que ce n’est rien, et que je vous ame de toute mon âme. La casa vous honore, vous attends, n’a qu’un cri après vous.]

La vicomtesse dit chaque jour qu’elle vous écrira.

Mon second fils a toujours une fièvre aiguë : on craint et l’on espère une crise.

Nous n’avons rien entendu de l’alchermès ni de celui qui devoit l’apporter.

Mille et mille compliments à M Fabre.

[Ma bonne et excellente amie, je vous quitte pour les points, les virgules. Le premier volume est déjà imprimé, mais j’en ai encore deux. Je dis comme les femmes en travail : “Je ne ferai plus d’enfans.”][Je vous aime de toute mon âme, je vous embrasse de tout mon coeur, et je suis bien émue, bien heureuse en pensant au mois de juin, ma bonne amie.]

La semaine prochaine je vous en dirai bien plus long.

Votre neveu (Le général (plus tard maréchal) Mouton, comte de Lobau.) est excellent pour Néné toutes les fois qu’il le rencontre.

Comment quand on se connoit en tableaux comme M Fabre donne-t-on dans les gravures ? C’est un péché ! Adieu, adieu, que je serai heureuse de vous revoir, mon excellente amie.

Bertrand a été bienheureux de se voir nommé dans vos lettres. Il dit que si même votre cabinet étoit au nord il serait bien heureux d’y être, voilà un dévouement j’espère.

[Le portefeuille de Mme d’Albany]